Better Call Saul

Saul Goodman, attorney at law

Jesse Pinkman - El Camino A Breaking Bad Movie
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Critique d’El Camino

⚠️ Attention, spoiler dans la suite de cet article ⚠️

Comme beaucoup de fans de l’univers Breaking Bad, j’attendais avec impatience la sortie d’El Camino officiant comme une suite et fin de la série.
Et pourtant, après 5 saisons, la série se termine en apothéose avec la mort de Walter White et la fuite de Jesse Pinkman retenu prisonnier. Indéniablement une des meilleures fin d’une série.

Mais voilà, Vince Gilligan a estimé que le volet autour de Jesse n’était pas totalement fermé. C’est un homme en cavale responsable de dizaines de morts. On se souviendra d’une interview il y a maintenant un an et demi où il espérait que Jesse avait pu s’échapper et refaire sa vie. Nous voilà en plein dedans avec El Camino.

Une réalisation et une photographie soignées

La photographie est toujours aussi soignée. Mes attentes étaient fortes sur cet aspect, et j’ai été comblé par le choix des plans et la justesse des couleurs.
La réalisation est parfaitement millimétrée. Chaque détail de chaque scène a son importance plus tard dans le film. J’avais peur d’une histoire qui défile trop vite, mais certaines scènes trainent volontairement en longueur nous rappelant certains moments interminables dans Breaking Bad et plus récemment aussi dans Better Call Saul.

De l’absolue nécessité des flashbacks ?

Les scènes dans le présent alternent judicieusement avec les flashback de sorte à repositionner le Jesse en fuite par rapport à celui qu’il était avant (à la fois sa période de captivité, mais aussi celui qui avait des projets).
Débuter le film par un flashback avec Mike Ehrmantraut était un pari risqué, car il parvient à révéler la fin du film dès la première scène: fuir en Alaska. Mais au final, il y a tout un chemin pour y parvenir.
J’ai eu un peu plus de mal au cours du flashback avec Walter White. Pour moi, il n’apportait pas forcément d’intérêt vis à vis de la fuite de Jesse. Ce n’était qu’une façon d’aborder la personne qu’il n’est pas devenu. Donc plus à ranger du côté du fan-service.
Le rôle de Todd Alquist est quand à lui primordial pour aborder sa captivité et illustrer ce qu’il a subi avant sa fuite. Indispensable pour les gens qui regarderaient le film sans avoir vu Breaking Bad avant (bouh, je vous montre du doigt). Le jeu d’acteur de Jesse Plemons hélas ne colle pas assez avec celui qu’il était dans la série. Déjà physiquement, son visage est beaucoup plus joufflu. Mais surtout dans ses émotions qui paraissent trop lisses par rapport au sociopathe qu’il est censé incarner.

Le jeu d’acteur d’Aaron Paul est quand à lui exceptionnel. Son personnage avait énormément évolué dans Breaking Bad, devenant de plus en plus sombre et surtout détruit physiquement et psychiquement. Voilà qu’il rempile superbement sur ces derniers aspects, le corps et le visage tuméfiés, la barbe et la chevelure crasseuses, le regard hanté par ses démons.

On peut maintenant s’attarder au scénario en lui-même. Et là je serais beaucoup plus critique. Car si l’on simplifie celui-ci, on arrive à un truc du genre: « Jesse est en cavale, pour disparaitre il a besoin de 250,000$, mais il lui en manque 1,800$. Comment les trouver ? ».
Alors certes il y a les flashbacks qui apportent une dimension temporelle forte, mais pour le reste on a l’impression qu’en une journée, il a trouvé du pognon, le mec qui allait l’exfiltrer, le reste du pognon, et limite traversé le pays sans jamais être traqué par la police. D’ailleurs, hormis au tout début, il n’est nullement inquiété par les forces de l’ordre. Seul son passé le rattrape.
C’est un peu ça le risque de vouloir rajouter en 2h, une fin à une série qui a mis 5 raisons pour en arriver là. On est obligé de prendre quelques raccourcis.

Est-ce vraiment un film ?

Pour ma part, El Camino n’est pas vraiment un film. S’il était diffusé au cinéma, je pense qu’il ferait un flop, s’adressant avant tout aux fans de l’univers Breaking Bad.
Le choix d’une diffusion sur Netflix est donc totalement en phase avec ce qu’est le film: un long épisode de série venant prolonger celle-ci. Il apporte 6 ans plus tard de nouveaux éléments à la fin qui nous avait fait exulter.
Mission accomplie.

Et vous ? Votre avis ?

El CaminoNetflix

Vincent • 12 octobre 2019


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Comments

  1. Dany 24 février 2020 - 9 h 15 min Reply

    Dire que je suis décu de la « réception » critique du film (pas forcément la majorité mais bon), et un euphémisme. J’ai l’impression que beaucoup voulait de nouveau voir un chef d’oeuvre a la BrBa.

    Or c’était couru d’avance que le film n’aller pas atteindre cet objectif (confirmer par Gilligan). Le film avait d’autre ambition (et projet), notamment de faire un dernier adieu au perssonage culte de Jesse (et en même temps de l’univers).

    Breaking Bad n’a pas eu sont statut d’oeuvre culte en 1 saison, elle c’est construite de saison en saison. Le film n’avait pas pour but d’être aussi marquant qu’elle…Mais bien de dire un dernier adieu au fans (et en faire un dernier voyage). Et pour le coup, le film a autant d’atout que la dernière saison du show.

    Une jonction parfaite avec la série, par ailleurs le sous titre « un film Breaking Bad » n’est pas la par hasard. Ensuite le film n’était pas forcément nécessaire, mais il n’en reste pas moins d’une aussi grande qualité que la moitié des épisode du show. Une addition a l’univers Breaking Bad (après Better Caul Saul), qui fait honneur a la série, sans renier ce qu’elle est, ou la salir.

    Gilligan offre une « trilogie » a sont oeuvre, une unité qui se tiens et qui reste incroyable. Qui forme un tout, et pourtant chacune a sont « style » bien a elle, tout en rejoignant les wagons, a la série mère….Encore merci Mr Gilligan !

    ps : Finalement la seule chose que je lui reproche, c’est le temps qui a passé (6 ans c’est trop long), surtout pour un perso. Et une duré de plus de 2h…(2h40), aurait était plus adapter ^^.

    4,5/5

    • Vincent 24 février 2020 - 16 h 08 min Reply

      Je suis totalement en phase avec ton avis.
      Pour faire un chef d’oeuvre comme BrBa, il faut du temps, construire le tout sur la durée, et donc en 2h, il est difficile de développer tous les arcs narratifs nécessaires.
      Maintenant ça reste une belle façon de clore le chapitre Jesse Pinkman et en ça, c’est une réussite.

  2. Dany 24 février 2020 - 20 h 26 min Reply

    Tout a fait.

    Et merci a toi pour ta critique (et ton site ^^). J’ai vu le films plusieurs fois, et franchement les quelque truc dont je lui reproche sont d’ordre du pinaillage. D’ailleurs selon Aaron Paul une version du film de quasiment 3h existe, et franchement ca serait le pied si un jour elle sortirait.

    Aller, demain je commence la S5 du meilleur avocat (ou du pire), de la planète ^^.

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